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Déploiement des énergies renouvelables (EnR)

Astuce

Tous les graphiques sont interactifs. Vous trouverez en haut à droite de chaque graphique un bouton vous permettant d'agrandir ou de rétrécir l'image. Par ailleurs, il est possible de faire apparaître ou de supprimer une ou plusieurs série.s temporelle.s du graphique en cliquant sur l'élément correspondant dans la légende qui se situe en-dessous dudit graphique.

Corridor de scénarios

Pour comparaison, chaque graphique permet de visualiser le corridor des scénarios développés par une équipe de chercheurs de l'université technique de Berlin à l'aide du modèle GENeSYS-MOD dans le cadre du projet européen openENTRANCE.

Pour un indicateur donné, le corridor de scénarios permet de visualiser les valeurs minimales et maximales des projections à intervalle de cinq ans entre 2025 et 2050 parmi quatre scénarios. Les scénarios considérés sont les suivants : Directed Transition, Gradual Development, Societal Commitment et Techno-Friendly.

Plus d'informations sur la définition des scénarios sont à trouver ici.

Photovoltaïque

La Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE), dont la dernière révision en date a été adoptée en avril 2020, fixe un objectif de 20,1 GW de capacité photovoltaïque installée en 2023 ainsi qu'un objectif bas (resp. haut) pour 2030 de 35,1 GW (resp. 44 GW). La PPE fournit également la répartition de la capacité photovoltaïque installée entre panneaux au sol et panneaux sur toitures. Pour 2023, les panneaux au sol devraient atteindre une capacité installée de 11,6 GW (resp. 8,5 GW pour les panneaux sur toitures). En 2028, les panneaux au sol (resp. panneaux sur toitures) représenteraient entre 20,6 et 25 GW (resp. entre 14,5 et 19 GW) soit une surface estimée entre 330 et 400 km2 (resp. entre 150 et 200 km2).

D'après les données et études statistiques du Ministère de la Transition Écologique, la capacité photovoltaïque installée en France à la fin du premier trimestre 2023 s'élève à 16,44 GW, soit 1,56 GW de moins que ce que prévoirait un déploiement linéaire des nouvelles installations entre avril 2020 et décembre 2023. Par ailleurs, si la tendance sur la dernière année écoulée montre qu'il y a une nette accélération des nouvelles installations photovoltaïques par rapport à la tendance sur les cinq dernières années, il semblerait néanmoins que cette accélération ne soit pas encore suffisante pour rattraper le retard accumulé et atteindre les objectifs fixés pour 2023 et 2028. Une accélération encore plus forte devra être mise en œuvre afin d'y parvenir.

Dans son discours de Belfort, en date du 10 février 2022, le président de la République francaise, Emmanuel Macron, a annoncé vouloir atteindre une capacité installée photovoltaïque de 100 GW en 2050. Atteindre un tel objectif supposerait de raccorder chaque trimestre 740 MW additionnels, c'est-à-dire garder le même rythme que celui nécessaire à atteindre les objectifs bas de la PPE entre 2023 et 2028, sous l'hypothèse supplémentaire que l'objectif bas de la PPE en 2028 sera atteint à temps. Précisons toutefois que cet objectif n'a pas valeur légale pour l'instant.

Énergie éolienne

Terrestre

Dans la dernière révision en date de la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE), adoptée en avril 2020, l'objectif pour la capacité installée d'énergie éolienne terrestre s'élève à 24,1 GW en 2023 et entre 33,2 GW et 34,7 GW en 2028.

D'après les données et études statistiques du Ministère de la Transition Écologique, au premier trimestre 2023, la puissance installée d'éolien terrestre en France était de 20,94 GW contre les 22,64 GW prévus par une progression linéraire du déploiement de l'éolien terrestre entre avril 2020 et décembre 2023, soit un retard de 1,7 GW. À en croire la comparaison de la tendance sur les quatre derniers trimestres avec la tendance sur les cinq dernières années (2017-2021), le déploiement de l'éolien terrestre en France a récemment pris de la vitesse. Il faudrait toutefois accélérer encore plus pour atteindre les objectifs de fin d'année.

En mer

En ce qui concerne l'éolien en mer, la France affiche un retard grandissant par rapport aux objectifs fixés par la dernière version en date de la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE) adoptée en avril 2020. En effet, selon la PPE 2,4 GW d'éolien en mer devraient être posés d'ici fin 2023 et entre 5,2 GW et 6,2 GW d'ici fin 2028.

D'après les données et études statistiques du Ministère de la Transition Écologique, il y avait à la fin du premier trimestre 2023 0,98 GW d'éolien en mer posé. La première ferme éolienne en mer française au large de Saint-Nazaire a été inaugurée en septembre 2022. Ce premier parc est constitué de 80 éoliennes. Au cours du mois de janvier 2023, le parc éolien en mer de Saint-Nazaire a produit plus de 180 000 MWh. En mai 2023, un deuxième parc éolien en mer a commencé sa phase d'installation en mer de Bretagne, dans la baie de Saint-Brieuc. Ce parc devrait être constitué de 62 éoliennes d'une capacité totale de 496 MW.

Si l'installation de ces deux premiers parcs éoliens en mer est encourageant et semble aller dans le bon sens, la France accuse toujours un retard important en la matière y compris comparé aux objectifs fixés par la PPE. En dépit des 986 MW récemment installés, le déficit de capacité installée reste considérable (environ 1 GW) comparé à une progression linéaire du déploiement des capacités entre avril 2020 et décembre 2023.

Dans son discours de Belfort, en date du 10 février 2022, le président de la République francaise, Emmanuel Macron, a annoncé vouloir atteindre une capacité installée d'éolien en mer de 40 GW en 2050. Atteindre un tel objectif supposerait de raccorder chaque trimestre 400 MW additionnels, soit légèrement moins que le parc éolien en mer de Saint-Nazaire (480 MW), sous l'hypothèse supplémentaire que l'objectif bas de la PPE en 2028 sera atteint à temps. Précisons toutefois que cet objectif n'a pas valeur légale pour l'instant.

Part des EnR

Dans la consommation finale brute d'énergie

Le code de l'énergie (CE) fixe à 23% la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie en 2020. Par ailleurs, la Loi énergie-climat (LEC) fixe cette part à au moins 33% en 2030.

D'après les données et études statistiques du Ministère de la Transition Écologique, les énergies renouvelables représentaient en 2021 19,3% de la consommation finale d'énergie brute en France, soit une augmentation de 0,2 points de pourcentage sur l'année 2021 par rapport à 2020. Cela signifie que la France n'a pas atteint l'objectif fixé pour 2020 de près de 4 points de pourcentage. Pour être en phase avec l'accroissement linéaire compatible avec l'objectif de la Loi énergie-climat en 2030, cette part devrait représenter 20,1% en 2021 et 21,5% en 2022. Le retard en matière de part des EnR dans la consommation finale brute d'énergie se creuse donc, étant en 2021 inférieur de 0,8 points de pourcentage au niveau prévu par un accroissement linéaire entre 2020 et 2030. Notons par ailleurs que la progression sur les cinq dernières années semble avoir été plus lente que la progression linéaire permettant d'atteindre l'objectif de 2030. Pour atteindre ce dernier, il faut faire en sorte d'accroître plus rapidement le ratio entre les capacités renouvelables et la consommation finale d'énergie brute.

Dans la version adoptée en avril 2020 de la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE), la consommation finale brute d'énergie est estimée à 1637 TWh en 2023 et 1489 TWh en 2028. Si les mesures prévues dans la PPE sont effectivement mises en œuvre, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie devrait être de 389 TWh en 2023 (environ 24%) et entre 477 et 529 TWh en 2028 (environ 32 à 35%), ce qui signifierait que la France atteindrait probablement l'objectif fixé pour 2030.

Dans la consommation finale de chaleur

En ce qui concerne la consommation finale de chaleur, la Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) a fixé en 2015 une cible de 38% d'origine renouvelable pour 2030.

Si toutes les mesures qu'elle prévoit sont effectivement mises en place, la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE) estime à 196 TWh les besoins de chaleur qui devraient être assurés par des énergies renouvelables en 2023, soit 28% de la consommation de chaleur finale. En 2028, cette part devrait continuer d'augmenter pour couvrir entre 219 et 247 TWh de chaleur, soit une part de la consommation finale de chaleur s'élevant entre 34,3% et 38,9%.

D'après les données et études statistiques du Ministère de la Transition Écologique, la chaleur provenait à 24,4% de sources d'énergie renouvelables en 2021. Cela représente une hausse de 1 point de pourcentage par rapport à 2020. Pour tenir le cap vers l'objectif de 2038 en suivant une trajectoire linéaire, cette part devrait être de 26,5% en 2021 et de 27,8% en 2022. La France accuse donc un retard d'environ 2,1 points de pourcentage par rapport au niveau prévu par la trajectoire linéaire, soit environ le même qu'en 2020. La progression sur les cinq dernières années n'est pas suffisamment rapide pour combler le retard et atteindre l'objectif de 2030.